Se libérer du "je"

[iprian]

Vouloir évincer le "moi" est une pensée, comme le "moi" en est une. L'observation, pure, sans commentaire : juste ce qui est constaté (comme le fait un miroir), c'est la même chose que l'attention. Cette attention à ce qui se passe, en toi et ailleurs, tout ce qui se passe, tout le temps, débarrassé de tout commentaire (s'il y a commentaire, c'est vu aussi), c'est ça Toi. Le seul exercice est ce maintien de la vigilance, cette attention, tout le temps. Et "en surface", tu vis... La vigilance ne laisse pas de place à la prise de pouvoir de la pensée "moi" : quand cette pensée-sensation apparaît, elle est vue, comme le reste est vu. La vigilance est l'outil absolu ; cet outil est hors temps, instantané et permanent.
Exercice : essaie de ne pas être vigilante, et vois la différence...

[Anamika]

Bonsoir MP,

Rester dans la vigilance...pas facile, mais effectivement dès qu'on en ressort, tout repart au galop.
Maintenant, comment vivre au quotidien dans cet "état", comment on communique avec les autres ?
La distance n'est pas évidente, c'est comme être en retrait, j'ai beaucoup de mal à l'imaginer.
Je peux le faire quand je le décide (méditation, exercices) mais dans la vie courante ?

merci

Anamika

[iprian]

Tu ne peux pas ne pas être. Comment ne pas être ? Ce qui te parasite c'est cette idée qu'il te faut te débarrasser de quelque chose pour être. Ce quelque chose c'est ce "moi " que tu considères réel. Reprenons : quand tu dis "moi", ou se situe ce moi ? Localise-le.

[Anamika]

Bonsoir MP,

En fait, j'ai du mal (même si je le comprends intellectuellement), que cette voix "du moi" puisse se taire quand on le veut. Je comprends qu'il faut être dans le ressenti profond, j essai ce que c'est mais j'ai du mal à croire pouvoir faire sans tellement c'est là souvent. J'ai aussi l'impression que dans un échange avec quelqu'un je puisse parler à travers ce ressenti.
Sinon, le moi, il se situe dans ma tête, dans le fait de parler aussi (la parole est un ressenti profond ?)

à bientôt

Anamika

[iprian]

Quand cette "voix du moi" est présente, tu le sais, tu la perçois, et tu la localises dans ta tête. Tout ça est donc vu. Si c'est vu, c'est que tu es en dehors de ces phénomènes. Ce qui voit c'est Toi, ce qui est vu (ce que tu vois) c'est ce qui te donne la fausse impression d'être toi. Ce qui voit tout ça, Toi donc, c'est ton attention, ta vigilance. Quand tu prends conscience de quelque chose, par exemple que tu es en train de lire ce message, il y a un "recul" et instantanément il n'y a plus de "moi-je", juste le fait d'être en train de lire ; c'est ça, l'attention, la vigilance. Une fois que tu as goûté à cette attention, ton job est de revenir à ce goût, encore et encore. Comme dit un ami : "tout voir, tout le temps, ne rien laisser passer". C'est un travail au début, puis petit à petit cela devient naturel. En parallèle, explore ce "moi" que tu situes dans la tête : où dans la tête (devant, sur le côté, en haut) ? Quelle taille ? Quelle couleur ? Quand tu cherches ainsi, c'est l'attention qui est en jeu ; et là il n'y a pas besoin du "moi"... Ton vrai "Toi" c'est ça.

[Anamika]

Bonsoir MP,

Oui ça va être un exercice, c'est sur, je vais m'y atteler, et tenter d'en relever les nuances.
Pour le moment le moi-je, quand il apparaît, est souvent rouge (colère ?), et je m'aperçois quand même que dans ma vie personnelle (au travail c'est plus compliqué), que je suis souvent dans l'attention, le ressenti est l'intensité dans le moment (attention). parce que je suis au calme dans mon élément, le moi je intervient quand il veut avoir raison ou se justifier, souvent avec un interlocuteur.

Anamika

[iprian]

Voilà, trace ce moi fictif, le plus constamment possible. Et n'oublie pas : il n'y a pas de moi, qu'une idée qu'on croit vraie...
Et reviens ici quand tu le souhaites.

[Anamika]

Merci beaucoup MP,

Je m'y attelle, et vais essayer de le tracer aussi souvent que possible. Une nouvelle aventure au plus près de ce que nous sommes vraiment.

Encore merci pour ton aide,

Anamika