ll n'y a pas de "moi-je" qui pense, choisit, agit. il n'y en a jamais eu et il n'y en aura jamais.
Est-ce que tu vois ça sans aucune équivoque ?
1) Existe-t-il une entité séparée «moi», ou «je», ou encore «moi-je» où que ce soit, de quelque forme que ce soit ?
Malgré tout il reste encore quelques parcelles de doute. Ne pas voir une chose ne signifie pas nécessairement qu'elle n'existe pas. Même si je ne saisis rien que je puisse appeler moi, il n'en reste pas moins que c'est quand même une possibilité qu'elle existe sans que je puisse l'appréhender. En tant qu'être humain je suis limité par des sens. En fait, moins que l'idée d'un moi, c'est l'idée de liberté que j'ai le plus de mal à mettre de côté. Je me souviens que dans un précédent message, j'ai affirmé avoir vu que cette liberté n'existe pas. Je ne pourrais l'affirmer avec autant de certitude en ce moment. Je ne peux pas la voir pourtant rien ne pourra il me semble la balayer à jamais du champ des possibilités.
J'ai donc tiré des conclusions générales à partir d'une perception limitée.
Je suis bien conscient que tous ces raisonnements n'ont rien à voir avec l'expérience directe et c'est sans doute l'idée la plus importante que j'ai retirée de nos échanges.
Je vais dorénavant davantage me focaliser sur ce que je perçois dans le présent et observer les discours du mental avec plus de détachement.
Je pourrais ici être tenté de sortir tout ce que je crois comprendre de façon intellectuelle. L'honnêteté me pousse à dire que je ne vois rien et je ne sais rien.2) Explique en détail ce qu'est l'illusion de l'entité séparée, quand est-ce qu'elle commence, et comment elle fonctionne, à partir de ta propre expérience, telle qu'elle est ici et maintenant.
3) Qu'est-ce que tu ressens en voyant cela ? Quelle est la différence par rapport à ce que tu vivais avant de commencer ce dialogue ?
Raconte un peu de ton vécu de ces derniers jours.
Je vois certaines choses mais il est très délicat et frustrant de le traduire par le langage. D'ailleurs je ne vois pas comment il possible de le faire sans noyer cette vision vivante sous un flot d'idées mortes.
Je ne me sens pas en mesure de pouvoir affirmer quoi que ce soit. Pourtant un sentiment de détachement à la fois paisible et joyeux est présent et se renforce à chaque fois qu'il y a reconnaissance que les pensées n'ont rien à voir avec ce qui est Vivant.
Un déclic s'est bien produit dans mon message du 17 juillet. J'étais à ce moment là persuadé que les pensées sont toutes des réactions automatiques qui se succèdent dans un champ de conscience. En fait après coup, rien ne me prouve que c'est le cas de toutes les pensées. Parfois il semble qu'une voix que l'on peut nommer intuition nous habite et donne l'impression que l'on est quelqu'un. Je ne peux dire qui ou quoi mais c'est un sentiment vraiment convaincant que j'existe.4) Quel a été le déclic qui t'a fait basculer, qui t'a fait voir cela?
La plupart du temps je vois que tout ça se fait de façon automatique. Désirs / peur, mémoire et pensée. Mais comme je l'ai dit plus haut, rien ne me prouve que c'est toujours le cas.5) Est-ce toi qui décides, as des intentions, choisis, contrôles les évènements de la vie ? Es-tu à l'origine de ce qui arrive ?
Donne des exemples à partir de ton expérience.
Je vais prendre l'exemple d'une addiction quelconque et de la décision de s'en sortir.
Qu'est-ce qui me donne la force de lutter contre les automatismes qui m'entrainent irrémédiablement vers cette addiction ? Il semble que quelqu'un décide de mettre un terme à cette addiction parce qu'il voit et comprend à quel point elle est néfaste.
Je sais, on pourrait dire qu'il s'agit dans ce cas de différentes idées de soi qui s'affrontent. Lorsque l'idée d'un soi débarassé de cette addiction est suffisamment renforcée, elle prévaut sur l'idée d'un soi qui se complait dans cette addiction.
Intellectuellement, cette idée est intéressante.
Mais je n'ai pas vu une bonne fois pour toute que c'est la vérité.
C'est peut être le chemin qui reste à parcourir. :)
Pour ce qui est de continuer ou de mettre un terme à nos échanges, je t'avoue que deux deux idées contraires se battent en duel. L'une souhaite poursuivre, l'autre arrêter. ;)
Ce que je peux dire c'est que la somme de questions que tu poses à chaque message et la nécessité d'y répondre dans un délai limité est une contrainte.
Si la forme pouvait être plus légère et moins formelle, je pense que je pourrais poursuivre l'esprit et le coeur plus légers. :)
Merci Natacha :)